Souvenir du Dc Jamain

Son coloris si riche, d'un profond pourpre velouté prenant des teintes violacées ainsi que son puissant parfum suscitent encore aujourd'hui, cent cinquante ans après sa création, l'admiration.

Pourtant, si sa beauté est indéniable, nos critères d'appréciation des qualités d'un rosier ne sont plus les mêmes aujourd'hui qu'alors. Et c'est là que Souvenir du Docteur Jamain s'avère être d'avantage une rose pour collectionneurs qu'une rose de jardin.

Très sensible aux maladies, principalement la tâche noire, sa culture est délicate et nécessite des soins attentifs. Il convient de veiller à la protéger du soleil pendant les heures les heures les plus chaudes sans quoi son coloris si remarquable brunit, "brûle". 

De même, il demande une fertilisation régulière, et des pulvérisations préventives de souffre sont nécessaires.

Sa vigueur est moyenne et il est possible de le conduire en petit grimpant.

Il n'a pas d'ailleurs la végétation  typique des Hybrides Remontants, il est assez peu épineux et ses branches plutôt longues demeurent relativement souples.

Pour l'amateur:

Souvenir du Docteur Jamain fut obtenu par Lacharme, un rosiériste lyonnais dont il nous reste de nombreuses variétés.

Il travailla surtout sur les hybrides remontants et d'une manière générale, sur les roses remontantes, généralement parfumées, produisant notamment Anna de Diesbach, Baronne Adolphe de Rothschild, Boule de Neige, Mme Alfred de Rougemont, Victor Verdier... On lui doit le merveilleux Salet.

Il obtint ainsi parmi les plus célèbres variétés rouges, si recherchées à l'époque car, alors, le rouge venait juste d'apparaître dans la gamme de coloris des roses, et sa rareté, sa nouveauté, le rendait plus désirable encore: Charles Lefèbvre, Louis Van Houtte, Eclair et, bien sûr, Souvenir du Docteur Jamain.

Il ne faut pas négliger ceci à la lecture de document d'époques décrivant avec enthousiasme ces variétés. Aujourd'hui, avec les milliers de roses rouges produites entre temps, cette couleur nous semble moins extraordinaire et notre jugement, donc, est plus sévère. Or il s'avère que toutes ces premières roses rouges, à grandes fleurs aux parfum délicieux, sont de culture relativement délicate, et sensibles aux maladies.  

On doit sa culture de nos jours à sa redécouverte faite par Vita Sackeville-West, romancière anglaise qui aura créé les jardins du château de Sissinghurst, avec en particulier le célèbre jardin blanc, dans le Kent, où elle vécut à partir de 1928 avec son mari Harold Nicolson.

Elle redécouvrit donc, dans la première moitié du XXème siècle, Souvenoir du Docteur Jamain poussant contre un mur dans une vieille pépinière et de là, le réintroduisit en culture.

Peut être utilisé en petit grimpant.

A planter à mi-ombre pour préserver le coloris. Fortement sensible au marsonia.